Frise

 

1 - Pour en savoir plus : quelques informations d’ordre statistique :

 

Catégorie

Nombre de localités B-Rhin

Nombre de localités Ht-Rhin

Nombre de photos B-Rhin

Nombre de photos Ht-Rhin

Vierge à l’enfant

35

39

53

65

Pieta

22

34

32

36

Ste Anne trinitaire

4

4

5

6

Retable

8

11

53

59

Panneau peint

8

2

27

3

Sculptures diverses

12

13

35

35

Statue

6

10

36

25

St Sépulcre

11

5

28

7

Custode

6

16

18

35

Tapisserie

3

/

36

/

    Sauf quelques rares exceptions,  je n’ai photographié que des œuvres antérieures au 18e siècle. Mes photos couvrent une période qui va essentiellement du 14e au 17e.

    Un nombre significatif de ces œuvres ne se trouvent plus à leur lieu d’origine (connu où inconnu) mais au Musée de l’Œuvre N.D de Strasbourg et Unterlinden de Colmar.

    Les œuvres encore en place le sont presque exclusivement dans des lieux de culte catholiques, à l’exception des custodes préservées dans des églises protestantes (mais ne servant plus d’armoire eucharistique).

    Les nombres ci-dessus sont ceux de mon site et ne reflètent que partiellement la réalité sur le terrain.

 

 

2 - Pour en savoir plus : quelques informations d’ordre historique et « théologique » pour faciliter la découverte de mes photos.

 

RETABLES:

Du latin médiéval « retrotabulum ». Littéralement donc : « planche/tableau – de derrière ». On en trouve, derrière un autel, des sculptés, des peints, ou les deux à la fois (relief peints ou sculptures entourées de tableaux peints). Souvent avec volets latéraux qui, quand ils sont peints recto verso, donnent à voir deux tableaux différents selon qu’ils sont ouverts ou fermés. Thèmes récurrents : la Passion, la Vierge (avec annonciation, visitation, nativité, adoration des mages comme épisodes de son vécu de mère) et les saints. – Une part importante des retables photographiés se trouve aujourd’hui dans des musées. (J’ai classé dans « Retables » les panneaux peints maintenant isolés dont on sait qu’ils faisaient primitivement partie d’un retable).

PANNEAUX (SCULPTÉS) PEINTS :

Sujets variés. Œuvres indépendantes ou provenant, dans certains cas, éventuellement d’un retable.

GROUPES SCULPTÉS :

1) Sainte Anne trinitaire (aussi appelée « Anne, la Vierge et l’enfant » et en allemand « Anna selbdritt » (=Anne en trois). Anne n’est pas une figure bibliquement attestée. Le thème représente la Vierge comme fille et comme mère. Thème artistique présent dès la fin du 15e siècle et déjà en déclin à partir du milieu du 16e siècle). En relation avec les discussions théologiques sur l’immaculée conception (qui ne sera érigée en dogme qu’au 20e siècle). Représentation symbolique (Anne, selon la légende, ne vivait plus à la naissance de Jésus). – J’en ai photographié huit. Je n’en ai pas repéré d’autres. Deux avec Anne debout, sa fille et son petit-fils sur ses bras. Les autres avec Anne assise et un positionnement variable des deux autres figures. Pour les huit représentations : « âge » de Marie très variable. – Informations plus détaillées : voir la planche contact.

2) Pieta : Thème très populaire qui s’est développé à partir du 14e/15e siècle. Version chrétienne de la « mater dolorosa ». Composition symbolique ne correspondant à aucun instant précis réel entre la mort et la mise au tombeau de Jésus. Le Christ mort n’a qu’une importance accessoire. Ce qui importe c’est l’expression du vécu de Marie. La composition d’ensemble est restée quasi inchangée à travers les siècles, mais le positionnement respectif des deux figures, l’expression du visage de Marie, la direction de son regard et la position de ses mains permet un riche palette d’émotions différentes. – Traditionnellement associée aux vêpres (d’où l’appellation allemande « Versperbild »). – A distinguer de la représentation de la « Déploration », associant au deuil d’autres personnages encore que Marie. – J’ai photographié une cinquantaine de Pietas, avec majoritairement la tête de Jésus  du côté droit de Marie. Dans mes photos, qui vont grosso modo jusqu’à la fin du 17e siècle, on peut déjà constater une évolution vers la mièvrerie croissante des siècles suivants. – Une « version laïcisée » de la Pieta se retrouve dans de nombreux monuments aux morts.

3) Saint Sépulcre: Le Saint sépulcre monumental – il y en a  une douzaine en Alsace, plus ou moins entiers encore – est typique des 14e et 15e siècles dans la vallée rhénane. Comme la Pieta, représentation symbolique ne correspondant à aucun instant précis et réel. Christ mort gisant sur un tombeau, saintes femmes porteuses des aromates, soldats abasourdis sous le tombeau, anges en sont les éléments récurrents. Spécificité du Christ : la cavité eucharistique à la place du coup de la lance ou du cœur. Les hosties consacrées y étaient déposée du jeudi saint à la vigile pascale. Symbole, donc, du tout indivisible que forment la mort et la résurrection.

4) Autres : par exemple des Crucifix avec Marie et Jean, des Monts des oliviers, des représentations des Rameaux avec Jésus sur un âne, des représentations de St Martin sur son cheval ou des ensembles associant le Christ et son « disciple bien-aimé » Jean.

STATUES :

1) Vierges à l’enfant: Rôle prépondérant. J’en ai photographié plus que cent, dont une douzaine assises (« trônantes »), les autres debout. Avec l’enfant le plus souvent sur le bras gauche de sa mère (ce qui est « normal » pour toute mère droitière). Très grande diversité selon l’époque et l’artiste/artisan. Vierge souvent belle, mais selon une riche variété de « styles de beauté ». Evolution générale, à mon goût, d’une beauté « profonde » (pas forcément gracieuse) vers du « joli » un peu doucereux… L’enfant, fréquemment nu, n’est vraiment pas toujours  ce que nous appelons un « beau bébé ». Souvent représenté porteur d’un globe terrestre surmonté d’une croix. Parfois bénissant.  – C’est progressivement qu’apparaissent les Vierges porteuses d’une couronne et/ou d’un sceptre. Ces accessoires ont aussi été souvent rajoutés ultérieurement à des statues plus anciennes. (Quand c’est avéré, selon le site du Service de l’inventaire du patrimoine, j’ai essayé de visualiser informatiquement l’aspect original en ce qui concerne la couronne…) – Avec l’évolution de la piété et de la réflexion théologique mariale, apparaissent les Vierges sur globe terrestre écrasant le serpent (la Vierge étant identifiée à la femme de la vision d’Apocalypse 12). – Cas particuliers à signaler : a) Vierge ouvrante. J’en ai photographié deux (Eguisheim et Kaysersberg - y en-a-t-il d’autres en Alsace ?). Le corps de la Vierge est comme une armoire à deux portes. L’intérieur est porteur de peintures. On pouvait à certains moment y déposer par exemple le groupe de la Trinité, un peu comme on installe l’enfant Jésus dans la crèche. Pour la piété, symbole de l’intériorité de la foi. Les théologiens lui reprochèrent de pouvoir induire les fidèles doctrinalement en erreur et aussi son caractère « indécent ». Le sujet a été ecclésialement condamné en 1745, ce qui a entraîné confiscation et destruction. – b) Vierge habillée : statue ou « pseudo-statue » (seuls le visage et les mains étant effectivement sculptés), elle est destinée à être revêtue différemment selon les périodes liturgiques. Mais on s’est aussi mis à habiller de cette façon des Vierges dont l’original est une statue avec habits sculptés dans la masse et polychromes…  – c) Pour l’anecdote : une Vierge embrassant l’enfant sur la bouche (Orschwiller) et une Vierge « à coiffe alsacienne » (Ribeauvillé)…

2) Statues en général: le plus souvent  apôtres et saints – rien de particulier à signaler.

CUSTODES :

Ce sont des armoires eucharistiques incorporées à un véritable ensemble sculpté plus ou moins monumental sur un mur ou adossé à lui.

TAPISSERIES :

Illustrant la vie et les miracles d’un saint ou d’une sainte à Neuwiller-les-Saverne et au Musée Œuvre N.D. Strasbourg /  Sujets variés à St Jean Saverne.

 

De façon générale la piété est antérieure à la doctrine. La dévotion (avec ses sources profondes multiples) est comme entérinée par une réflexion qui formule, reformule, essaie de donner un fondement ou de corriger et parfois sanctionne. (A l’instar de beaucoup de croyances et pratiques païennes, indéracinables, qui ont été revêtues d’un manteau chrétien pour les rendre acceptables avec un sens nouveau).